A mon cou

Tu es de métal, de cuir, orné d’un anneau, fermé à clé, soudé, exubérant, discret ou simple bout de ficelle, et parfois même invisible. Peu importe à quoi tu ressembles, ton apparence n’a que peu d’importance. Tu es le signe que mon corps, mon âme appartient à quelqu’un. Tu es le témoin de ce choix si étrange qui me lie à un autre être.

Tel un serpent qui m’enlace, tu me tiens chaud malgré la froideur de ton acier. Dès que tu es avec moi, mon corps tremble d’excitation, mes mains deviennent moites, mon entre-jambes devient humide. Tu annonces l’intensité des moments à venir où je ne suis plus moi. Je deviens un animal, son animal…

Je bascule pendant quelques heures dans cet autre monde ou plus rien d’autre ne compte. Je suis à lui. Reliée à mon maitre par une laisse, tel un cordon ombilical qu’on ne veut surtout pas couper car il nous nourrit…

Accroché à toi, Il peut faire de moi ce qu’il veut : Il me traine, m’exhibe, tire fort, sans ménagement, pour que j’avance, de préférence à quatre pattes, et peu importe si j’érafle mes genoux.

Toujours tu le laisses me maltraiter. Ça te fait plaisir même ! Parce que tu es sadique. Il faut te mériter : « Obéit bon sang sale chienne !! Fais-moi honneur ! ».

Je fais de mon mieux, j’écoute ses ordres et je m’applique. Je voudrais que tu sois fier de moi. Alors j’attends ma récompense, par terre, à ses pieds… Peut-être une caresse ou mieux un baiser… mais non je ne suis pas une princesse !! « Lèche lui plutôt les pieds !! Et applique toi !! ».

Toi, tu veux des larmes, de l’humiliation, qu’il me pousse à bout. Plus il me crache dessus, me gifle, me malmène, plus tu aimes ça.
Mais ça ne te suffit pas, tu en veux toujours plus ! Tu veux que je te montre ma dévotion. Alors il m’attrape par les cheveux me traine nue dehors, me pisse dessus. D’abord le visage, puis les cheveux, la bouche et me demande d’avaler. Ça me dégoute, j’ai froid, j’ai peur. Pourtant, je m’exécute sans un mot et dans ma tête je me dis : « Fais pas ta rebelle, ou tu seras lourdement sanctionnée ».

Et toi, là, qui nous regardes, je sais que tu es fier.
Tu te dis que je suis bien dressée quand même…j’ai un bon maître aussi…tu sais qu’il a été patient avec moi. Il a dû m’apprivoiser, gagner ma confiance. Il ne suffit pas qu’il t’attache autour de mon cou pour que je sois sa soumise… ordres, punitions et récompenses ne suffisent pas… Il a fallu également qu’il te prouve qu’il est capable de s’occuper de moi.

Tu as dû veiller à ce qu’il maitrise ses émotions, qu’il soit attentif à mes envies, mes craintes… et surtout qu’il réponde à mes désirs… Car c’est la seule raison de ta présence…
Nous deux, liés grâce à toi, par une force inexplicable.

Nos 2 âmes unies par le mal et le plaisir, par la douleur des coups de fouet, par mes cris, par sa main qui rougit mes fesses, par son sourire sadique quand il me fait pleurer.
Tu resplendis quand je m’abandonne à lui, quand je jouie entre ses doigts. Tu te délectes de le voir me violenter, me torturer, me traiter de salope… parce que tu sais que je l’aime, que j’accepterais tout de lui… parce que je lui appartiens, parce qu’il m’appartient…

Et en secret, tu rêves de t’enrouler autour de mon cou pour ne plus jamais le quitter…

Le Loup et la Brebis

  • “Qui êtes vous Monsieur ?”
    • “Je suis un dominant.”
  • “Mais qu’est-ce donc qu’un dominant ?”
    • “Je ne saurais le dire. Je suis. C’est tout. Demande-t-on à un loup ce qu’il est ? Cette question a-t’elle un sens ? A-t’elle un intérêt si ce n’est d’éclairer celui qui la pose parce qu’il en ressent le besoin ? Le loup erre, chasse, mange et vit.”
  • “Mais vous devez vous sentir bien seul monsieur au milieu des hommes et des brebis ?”
    • “Ce n’est pas la solitude le plus dur soumise. Ce qui est le plus dur c’est l’illusion du confort d’être domestiqué. Parfois je me prends à vouloir vivre au milieu des hommes et des brebis. Je les laisse me flatter de leurs caresses. Je rentre mes crocs. Je baisse les yeux. J’enfouis mon envie de sang et de chair. Mais que mon poil soyeux, mon allure nonchalante et mes yeux doux ne te trompent pas. Ce n’est que la coquille d’un animal sauvage. Ma nature profonde est toujours là. Elle me ronge. Elle me dévore. Je recherche alors à nouveau la brebis qui s’offrira à moi. Effrayée souvent. Farouche parfois. Forte également. Finalement un loup n’est rien sans sa brebis.”
  • “Monsieur, suis-je cette brebis ?”
    • “Quelle est cette question ? N’entends tu donc pas ce que je t’explique ? Nul ne peut répondre à cette question. Tu es ce que tu es. Mais si au plus profond de toi tu te lasses de l’étable et des paturages, si c’est le hurlement du loup qui te fascine et qui t’effraie, et si en t’endormant tu rêves de tomber entre ces griffes tu es probablement la brebis d’un loup qui t’attend quelque part comme il attend lui de se réveiller et de se repaitre de toi.”

La fessée

C’est un art. C’est un vice. C’est un sévice.

Certains l’aiment douce, subtile, progressive, chauffante.

Je l’aime claquante, piquante, cinglante, bruyante.

Je l’aime implacable.

Je l’aime intolérable.

J’aime sentir la chaleur du postérieur sous mes claques impitoyables.

J’aime voir les chairs tressauter de façon hypnotique sous ma main qui s’abat inlassablement à un rythme méthodique que rien ne vient perturber, ni les gémissements, ni les cris, ni les suppliques, ni les larmes.

J’aime sentir peu à peu la douleur envahir ma paume également. J’aime cette connexion qui s’établit à travers de rituel érotico-éducationnel qui est ancré dans l’imaginaire et parfois dans les chairs des quadragénaires et plus qui avons connu cette époque pas si lointaine ou claques et fessées rimaient encore avec éducation.

J’aime le rosé, le rouge, le violet et le noir qui se dessinent alors, que depuis longtemps, les suppliques se sont faits lancinantes et les larmes ont perlé, coulé et dégouliné.

J’aime sentir la peau se gonfler et se déformer.

J’aime quand la frénésie s’empare de moi et que corps et main vibrent à l’unisson, et que finalement les tremblements de ma soumise suppliciée m’invitent à laisser cette main loin de son postérieur pour que les coups se transforment en caresses qui dans un premier temps restent douloureuses poru finalement réconforter et soulager.

C’est alors que le lien qui nous unit est entier. Que je suis ce maître aux sombres désirs assouvis et qu’elle est simplement celle qui m’a comblé de son abnégation.

Le BDSM et la photo

Nos moments BDSM sont aussi pour moi l’occasion de pratiquer la photo. J’aime prendre le temps de mettre en scène. J’aime l’esthétisme de l’acier, des ta:lons aiguilles, du cuir, du latex.

J’aime tout simplement celui des corps et des cordes tendues entravant et soumettant le corps.

J’aime vette ambiance moyennageuse faite de fouets, de chaînes et d’instruments de “torture”.

J’aime le buit du déclic de mon appareil qui capture ces moments d’érotsime et de complicité.

Et j’aime partager. Alors profitez donc.

Ces photos ont été prises au mois de septembre 2020 lors de la soirée du Sacre de l’Automne organisé dans le Sud-Ouest à proximité de Toulouse dans un lieu spectaculaire aux caveaux spacieux se prêtant particulièrement à ces moments.

Merci encore à nos hôtes et organisateurs pour ce moment si particulier fait de partages et de rencontres.

Ma pratique du BDSM

Ma soumise, Natachatte. Le watermark est mon pseudo Fetlife.

C’est un monde étrange que celui du BDSM. Tout à tour ludique, pervers, sombre, jouissif, douloureux, torturé, il diverge tant dans ses pratiques que dans le profil de ses participants qu’il serait trop réducteur de n’essayer de ne lui trouver qu’une définition.

Alors ici ce n’est qu’un avis trés personnel que je vais vous livre.

Paradoxalement, si l’acronyme BDSM comporte la lettre S comme Soumission, il y a une valeur qui est partagée je pense par tous ses pratiquants c’est celui de la liberté. Aux entraves du corps l’on peut opposer la liberté de l’espri. Aux limites des mouvements l’on peut opposer l’horizon infini des plaisirs éprouvés.

Pratiquer le BDSM c’est avant tout se découvrir soi-même à travers le chemin tortueux et parsemé d’embûches de sa vie passée et de celle à venir.

Quelles embûches ? Celle de l’éducation qui vous a formé à reproduire les comportements de la génération précédente qui étaient adaptés et conformes aux usages de cette autre temporalité. Celle de la morale plus complexe qui vous explique ce qui est séant ou ne l’est pas et vous explique ce que les autres penseront de vous si vous en déviez. Celle enfin de de votre personnalité dont les pièces qui constituent le puzzle sont si imbriquées, si nombreuses et si complexes qu’il est impossible de définir leur part et leur poids dans ce qui fait de vous ce que vous êtes et qui guide votre perception du monde, et vos interactions sociales et toutes les émotions et sentiments que vous ressentez.

La pratique du BDSM est une chose étrange. Elle se fait par expérimentation. Telle une dégustation de vin elle peut se faire à l’aveugle. Essayer, déguster, se laisser aller à vos pulsions et écouter ce que votre âme ou tout simplement votre corps ressent. Analyser ensuite. Réessayer peut-être poru confirmer. Et tout simplement construire votre pratique en retenant ce qui vous plaît.

A 45 ans je crois que je suis encore loin d’avoir essayé certaines pratiques BDSM. Je m’en interdis certaines aussi car tout mon coprs, tout mon âme s’irrite à la seule pensée de certaines pratiques. Le chemin a été douloureux. Il m’a imposé de faire voler en éclats certains carcans dont celui de la famille que j’avais construite sur des bases bancales de ces embûches que j’ai nommées éducation et morale. Il m’a imposé de démarrer et d’arrêter de nombreuses relations jusqu’à que je sache un peu mieux qui je suis et ce que j’aime. Il m’a enfin demandé beaucoup de persévérance pour prendre la décision de ne plus faire de concession et trouver la partenaire qui partage aussi ma vie et que j’appelle parfois pour quelques heures ma soumise dans des moments de liberté qui nous permettent de découvrir un peu plus intensément qui nous sommes et ce que nous désirons pour nous mêmes et pour notre relation.

Ce chemin laisse toujours des cicatrices. Les rleations BDSM sont intenses. On s’y lance souvent sans protection. On y expose son âme avec parfois ses penchants les plus extrèmes, même si j’ai appris que cette notion était trés subjective.

Et pourtant aujourd’hui, alors que la moitié de ma vie est derrière moi, j’ai, en arpentant ce chemin avec détermination, trouvé une paix qui m’était auparavant étrangère. La paix d’être en accord avec moi même. Celle d’être parfois un animal. Celle d’être parfois égoïste et de penser à mon plaisir. Celle d’être un sadique qui marque de son passage le corps de celle qu’il aime.

Et après cette tempête, toutjours, vient l’apaisement et le bien être. Pendant quelques heures l’éducation, la morale ont cédé le pas aux corps qui crient, gémissent et jouissent et au loup qui râle alors qu’il zèbre le corps d’un cuir tressé dans la peau d’un autre animal.

Le BDSM ne se résume pas à 4 lettres. Il est un chemin jonché d’embûches, truffé de croisements et de méandres et parsemé de rencontres qui vous aiderons, vous guiderons, vous apprendrons et vous confronterons à vos doutes, vos certitudes pour qu’au final seul demeure le plaisir d’être vous même, même si ces moments d’intense liberté ne sont que quelques courtes pretnhèses dans une société faite de normes et d’interdits.