Le Loup et la Brebis

  • “Qui êtes vous Monsieur ?”
    • “Je suis un dominant.”
  • “Mais qu’est-ce donc qu’un dominant ?”
    • “Je ne saurais le dire. Je suis. C’est tout. Demande-t-on à un loup ce qu’il est ? Cette question a-t’elle un sens ? A-t’elle un intérêt si ce n’est d’éclairer celui qui la pose parce qu’il en ressent le besoin ? Le loup erre, chasse, mange et vit.”
  • “Mais vous devez vous sentir bien seul monsieur au milieu des hommes et des brebis ?”
    • “Ce n’est pas la solitude le plus dur soumise. Ce qui est le plus dur c’est l’illusion du confort d’être domestiqué. Parfois je me prends à vouloir vivre au milieu des hommes et des brebis. Je les laisse me flatter de leurs caresses. Je rentre mes crocs. Je baisse les yeux. J’enfouis mon envie de sang et de chair. Mais que mon poil soyeux, mon allure nonchalante et mes yeux doux ne te trompent pas. Ce n’est que la coquille d’un animal sauvage. Ma nature profonde est toujours là. Elle me ronge. Elle me dévore. Je recherche alors à nouveau la brebis qui s’offrira à moi. Effrayée souvent. Farouche parfois. Forte également. Finalement un loup n’est rien sans sa brebis.”
  • “Monsieur, suis-je cette brebis ?”
    • “Quelle est cette question ? N’entends tu donc pas ce que je t’explique ? Nul ne peut répondre à cette question. Tu es ce que tu es. Mais si au plus profond de toi tu te lasses de l’étable et des paturages, si c’est le hurlement du loup qui te fascine et qui t’effraie, et si en t’endormant tu rêves de tomber entre ces griffes tu es probablement la brebis d’un loup qui t’attend quelque part comme il attend lui de se réveiller et de se repaitre de toi.”

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